Le Norseman est réputé être un des triathlons les plus difficiles du monde. Pas en raison des kilomètres parcourus (3,6 km de natation, 180 km de vélo et un marathon) mais à cause des conditions climatiques dantesques que les participants doivent surmonter pour arriver à la fin de cette course. En plus, seuls les 160 premiers athlètes sont autorisés à gravir le Gaustatoppen et à revêtir le célèbre t-shirt noir que tous convoitent.
On ne vous parle pas souvent des compétitions de Raphaël sur le blog mais seulement des voyages que nous faisons lors de celles-ci (nos deux séjours à Hawaii par exemple ou la Floride pour ne citer que ceux-ci). Nous avons décidé de faire une petite entorse à la règle en vous emmenant dans les coulisses de cette compétition qui a lieu en Norvège dans la région d’Eidfjord. Et pour couronner le tout, c’est Raphaël qui écrit 😊
Voici un petit aperçu de la course de l’année dernière (avant l’arrivée de la vidéo 2017).
La natation dans l’eau glacée du fjord
Il est 4h45 du matin. Je saute du bateau. L’eau fait 14° Celsius. En me retournant, je vois le ferry qui se trouve à cinq mètres de moi, et mes compagnons de galères qui me suivent un à un en sautant dans les eaux noires du fjord. Il est trop tard pour faire marche arrière.
Suite à un Ironman mitigé où le vélo s’est apparenté à une course en peloton et un marathon un peu dans le dur aux Championnats du monde qui ont eu lieu l’année dernière à Hawaii, je m’étais dit que je voulais revenir aux bases. Je voulais retrouver un parcours où, je me trouverais face à moi même et ou le simple plaisir de l’effort de longue durée, prendrait le dessus sur la performance pure et les paillettes. Il ne ma pas fallu réfléchir longtemps avant de penser au Norseman Xtreme triathlon qui se caractérise, lui-même, comme étant l’épreuve la plus difficile qu’un triathlète puisse trouver. Mais quelle idée… Et en plus les organisateurs m’ont sélectionné parmi les 15 athlètes Elites. Pas de pression bien sûr…
Bon revenons à nos moutons, ou plutôt à nos poissons puisqu’à 5 heures tapante le premier des trois stages de survie commence avec le klaxon du ferry qui nous à abandonné à 3,8km d’Eidfjord. Avec seulement 244 autres nageurs et les quelques courageux kayaks qui nous accompagnent, la natation est plus calme que j’en ai l’habitude. Je ne reçois presque pas de coup ou alors de temps à autre, une touchette au pied de la part du nageur qui me suit. Je m’offre même le luxe de mener le deuxième groupe d’athlètes pendant la deuxième moitié de la distance. J’ai nagé à mon rythme et je me suis senti au top, pendant la longue ligne droite qui nous a ramené au port. Je sors de l’eau juste en dessous de l’heure et surtout sans avoir eu trop froid et sans avoir perdu trop d’énergie.
En attendant que Raphaël et les autres participants arrivent…
Un tracé vélo sous la pluie
Le deuxième stage de survie ne peut commencer qu’après une transition assurée ou Letizia m’aide a enfiler quelques couches bien précieuses. Les conditions météos pour la suite de la course s’annoncent humides. Je prends la route pour les 180km ou plutôt les 3500m de dénivelé du terrible parcours vélo. Les premiers cinq kilomètres commencent en douceur et puis on enchaîne avec 35km de montée pour passer du bord de mer à 1275m sans répit. Dans l’optique de prendre du plaisir sur toute la course et de ne pas être cassé après les 40 premiers kilomètres, j’attaque la montée en douceur et avec un concurrent qui a quitté la transition en même temps que moi. On discute un moment pour faire passer le temps. J’apprends rapidement qu’il est le vainqueur de l’Ironman de Suède 2016 et qu’il a autant de respect que moi pour cette première bosse. La météo commence à changer et bien que clémente dans les deux première heures de course, la température chute en dessous des 10°C, le brouillard s’installe et la pluie commence à tomber. C’est donc bien l’été en Norvège… Après le passage au deuxième ravitaillement à Dyranut (40km), assuré par mon équipe (l’organisation laisse le soins aux athlètes de s’occuper du ravitaillement), le long plateau du Hardangervidda nous attend. Les Dieux norvégiens sont avec nous, car malgré la météo exécrable et le froid, c’est un fort vent de dos qui nous accompagne et ce qui aurait pu s’apparenter à une galère, se transforme en une partie de plaisir! Je m’éclate! J’arrive à Geilo, la moitié du parcours est derrière moi. La bonne nouvelle est surtout que la pluie s’est arrêtée et que les routes sont sèches.
La deuxième partie de la course pourrait faire rougir la première, car ce ne sont pas moins de quatre montées successives entre 3,5 et 7km, avec des moyennes entre 7 et 11% de pente. Les bosses passent les unes après les autres et j’accélère un peu le rythme. Je n’allais pas faire tout le parcours sur la réserve quand même… Après être arrivé en haut de la dernière difficulté, je m’attaque à la descente de 40 km qui me mène à la deuxième transition. Je n’arrive pas à m’ôter de la tête le 70.3 de Kraichgau où j’ai dû abandonner sur chute. Mon seul DNF. Il ne faut surtout pas que je prenne de risque avec les mains gelées et un revêtement qui laisse à désirer…
La plateau du Hardangervidda sous la pluie. Un endroit magnifique!
En route pour le t-shirt noir!



Comment faire pour se qualifier à cette course de l’extrême?
Chaque année, l’équipe du Norseman organise un tirage au sort gigantesque où 3oo athlètes décrocheront leur précieux sésame. Pour être au courant des dernières actualités et surtout des formalités pour vous inscrire, il suffit de vous abonner à la page Facebook du Norseman (ils sont les plus à jour!). L’inscription coûte une dizaine d’euros et la totalité de la somme des inscriptions est ensuite reversée à une œuvre caritative à la fin de la course. Nous avons été témoins de ça un jour après la course.
Raphaël a eu la chance (grâce à ses performances lors d’autres triathlons) d’être tiré au sort parmi les athlètes qui partent en catégorie “Elite”. Aucun traitement de faveur pour eux, ne vous inquiétez pas 😉
Vous avez aimé ce récit un peu particulier? Vous en souhaitez d’avantage sur le blog? N’hésitez pas à nous laisser votre ressenti sur la course ou autre dans les commentaires. En plus, on aime beaucoup lire vos réactions ♡
Photos © Prenez Place et Chloé Vorpe. Tous droits réservés.
16 août 2017 à 10 h 56 min
Quelle force mentale ! Très impressionnant déjà d’être qualifié et encore plus de le finir 😉
Vraiment j’adore ces récits de course d’endurance et c’est très inspirant pour moi. Je ne me suis jamais lancé dans le triathlon de fait d’une non-stabilité de notre vie à un endroit précis, mais comme j’adore les 3 sports c’est la suite logique pour moi ! On va commencer tranquille par des M et L puis on tentera un jour de la plus grande distance 😀
As tu un compte strava ? Je serais intéressé par voir tes sessions d’entrainement pour préparer des événements de cette trempe. 🙂
16 août 2017 à 13 h 56 min
Bonjour Pierre,
Merci pour ton commentaire. C’était une expérience incroyable depuis le suspens de l’inscription jusqu’au passage de la ligne d’arrivée en haut du Gaustatoppen. Le triathlon est un sport merveilleux, j’espère que tu auras la chance d’y goûter! Tu verras, après c’est difficile de s’arrêter 😉 Tu peux me suivre sur Strava, voici mon compte. N’hésite pas si tu as des questions.
Raph
16 août 2017 à 13 h 49 min
J’ai eu les frissons en parcourant cet article, car avec sa maman nous avons vécus un moment magique en le suivant.
BRAVO Raphaël, tu es un champion.
18 août 2017 à 12 h 33 min
Trop beau. Ça donne presque envie dommage du froid 😉
Merci pour le resumé et sacrer belle course
26 août 2017 à 21 h 41 min
Franchement je dis BRAVO ! Il faut vraiment une volonté et une motivation de malade pour faire quelque chose dans ce genre. Quand je pense que lorsque je fais des 5km je suis à la limite au bout de ma vie au bout de 20mn, alors là je me serai noyée à peine deux minutes après avoir sauté du bateau !
En tout cas sacrée expérience, et j’imagine que les lieux mettent bien dans l’ambiance 🙂
27 août 2017 à 7 h 30 min
Merci Zoé 😊 Je crois que personnellement j’aurais commencé par ne pas sauter du bateau tout court 😜 Il y avait des méduses!
8 novembre 2017 à 9 h 10 min
Bravo … Je suis impressionnée ! Cette course est déjà tellement mythique … Au plaisir de voir ce fameux t shirt autour de fromage fondu !! 😄
9 novembre 2017 à 12 h 32 min
Merci Virginie 🙂 Promis, je lui dirai de le mettre 😉